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La Servante Écarlate de Margaret Atwood

Dernière mise à jour : 29 oct. 2022

La première dystopie que j'ai lue de Margaret Atwood. Préparez-vous à découvrir un futur où la structure de la société et la place des femmes sont totalement remaniés...


Résumé :


" Devant la chute drastique de la fécondité, la république de Gilead, récemment fondée par des fanatiques religieux, a réduit au rang d'esclaves sexuelles les quelques femmes encore fertiles.

Vêtue de rouge, Defred, " servante écarlate " parmi d'autres, à qui l'on a ôté jusqu'à son nom, met donc son corps au service de son Commandant et de son épouse. Le soir, en regagnant sa chambre à l'austérité monacale, elle raconte peu à peu son histoire et songe au temps où les femmes avaient le droit de lire, de travailler.., Son unique raison de vivre, ce à quoi elle se raccroche pour ne pas sombrer, ce sont ses souvenirs."

 

Avis :

Note : A+


Ce roman considéré comme le chef-d'oeuvre de Margaret Atwood n'a pas volé son titre ! Je l'ai particulièrement apprécié. Son histoire est très réaliste, on se prend d'affection et on s'identifie très vite au personnage principal, le tout dans un style qui fonctionne à la perfection.


Cette dystopie nous plonge dans un futur pas si lointain où les dirigeants de Gilead (anciennement aux Etats-Unis) contrôlent au maximum le rôle et la place des femmes dans leur société. L’histoire est en fait la transcription écrite des enregistrements du personnage principal : Defred (ou Offred en anglais). C'est donc littéralement l'héroïne de l'histoire qui s'adresse au lecteur et raconte son quotidien ainsi que ses souvenirs. Un lien particulier s'installe alors entre le narrateur et le lecteur. Le fait d'être dans la tête de Defred peut dérouter aux premiers abords; lorsque le personnage divague ou se perd dans ses souvenirs, le lecteur est lui aussi plongé dans cet enchevêtrement. Néanmoins, après quelques pages qui peuvent nous perdre, on se laisse porter par ce que nous raconte Defred.

Margaret Atwood nous livre petit à petit les clés de compréhension de cette société à travers les pensées, les souvenirs ou des remarques du personnage. Ne soyez pas effrayé si vous êtes un peu perdu au début du livre, les explications arriveront ! Cette manière de nous présenter Gilead est extrêmement bien construite et subtile : on ne suit pas une histoire dont la chronologie est linéaire mais la vie et les pensées du personnage qui vit au présent mais se souvient de sa vie "d'avant" et ne peut s'empêcher de comparer les deux.


J'ai beaucoup apprécié les nuances de chaque personnage. Chez Atwood rien n'est blanc ou noir. Que l'on approuve ou non leurs actes, tout est explicable par la psychologie, le passé ou la situation dans laquelle se trouvent les personnages. Ces derniers sont de ce fait incroyablement réalistes ! Defred n'est pas un cliché de héros qui résiste à l’oppression de Gilead : c'est une femme ordinaire qui n'a pas réussi à s'échapper à l’oppression de ce régime totalitaire et qui a été contrainte à se plier à ces nouvelles règles. On sent clairement que le désir de rébellion du personnage est en perpétuel conflit avec sa peur d'être prise.. même lorsqu'il s'agit d'acte de résistance très anodin ou superficiel. C'est un personnage très humain auquel je me suis beaucoup attachée et fortement identifiée. Elle représente n'importe quelle femme !


La société de Gilead est glaçante de réalisme et de logique. Que ce soit dans la manière dont elle a été créée que dans l'état dans laquelle on la découvre durant le récit. On ne peut s'empêcher de penser "ça pourrait arriver"... L'épilogue est empli de détail et d'explication sur l'avènement et le règne du régime totalitaire de Gilead. Il s'agit du discours d'ouverture lors d'une conférence entre historiens plusieurs dizaines d'années après les faits racontés par Defred. L'intelligence et l'ampleur de la culture de Margaret Atwood transparaissent dans ce chapitre qui met en perspective Gilead et des sociétés ayant réellement existées dans notre histoire!


Seul petit point négatif du livre : il a été écrit en 1984 (ironie quand tu nous tiens..) ce qui rend l'aspect technologie un peu désuet mais ce défaut est vite oublié 😊


Une dystopie folle axée sur la place de la femme dans la société que je vous conseille très chaudement !


 
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