Après Ils étaient dix (Les Dix Petits Nègres ) qui m'avait légèrement déçue, j'ai décidé de continuer ma découverte des romans d'Agatha Christie par un autre de ses classiques : Le Meurtre de Roger Ackroyd.
Résumé :
"Un soir, dans sa propriété de Fernly Park, l’industriel Roger Ackroyd se confie à son ami le Dr Sheppard. La veuve qu’il envisageait d’épouser s’est suicidée pour échapper à un chantage. Dans une ultime lettre, elle lui révèle le nom de celui qui détient un terrible secret : un an plus tôt, elle a assassiné son mari.
Peu après avoir livré ces confidences, Roger Ackroyd est retrouvé mort, poignardé. Et la fameuse lettre a disparu…"
Avis :
Note : A
En débutant ma lecture de ce roman, j'ai été légèrement inquiète n'ayant que peu apprécié Ils étaient dix alors qu'il est considéré comme le meilleur Agatha Christie pour de nombreux lecteurs… Peut-être que la plume de l'auteur n'était pas faite pour moi. Il n'en est rien, j'ai adoré cette enquête d'Hercule Poirot, en particulier la fin. Rassurez-vous si vous ne l'avez pas lu, je ne vous divulgacherais rien !
De nombreux éléments font la force de cette histoire. En premier lieu la construction du récit. Contrairement à un roman policier classique dont le squelette peut se résumer à - situation initiale - mort - enquête - résolution, Le meurtre de Roger Ackroyd débute avec deux morts : Mr. Ferrars quelques années plus tôt et le suicide de Mrs. Ferrars, sa veuve. Nul besoin d'enquête sur ces deux affaires car le lecteur en a très rapidement la conclusion : Mrs Ferrars s'est suicidée car elle ne supportait plus le chantage qu'elle subissait depuis qu'elle avait empoisonné son mari. Néanmoins ces deux morts sont essentiels au contexte du meurtre de Roger Ackroyd car il meurt le soir-même où il devait apprendre le nom du maître-chanteur de sa fiancée. J'ai trouvé ce contexte original car il renverse le squelette habituel des histoires policières. De plus le récit nous est raconté par le Dr Sheppard, un des protagonistes de l'histoire qui va seconder Hercule Poirot. Le lecteur se retrouve donc en position de spectateur de l'enquête du détective et se sent très rapidement impliqué dans celle-ci.
Pourtant au début de ma lecture, j'ai eu quelques difficultés à entrer dans l'histoire car très rapidement on fait face à plusieurs embranchements et plusieurs questions sont soulevées au fur et à mesure de l'avancée de l'enquête. J'arrivais alors pas forcément à tout relier... ce qui, avec le recul, me parait logique mais qui sur le coup m'avait légèrement frustrée donc je n'étais pas particulière investie dans certains passages où je considérais qu'il s'agissait de détails annexes. Evidemment j'avais tord puisque lors de la scène de résolution où Hercule Poirot réunit l'ensemble des suspects toutes les pièces du puzzle s'assemblent et toutes les questions trouvent une réponse.
Agatha Christie est impressionnante car rien, dans son écriture, n'est laissée au hasard ! Dans ce roman, cette aptitude est très visible à la fin de l'histoire. Fin à laquelle je ne m'attendais absolument pas alors qu'avec le recul je suis persuadée être passée à côté d'énormément d'indices pointant qui auraient pu me mettre la puce à l'oreille. C'est une chose que je trouve folle dans le style d'Agatha Christie : tout est mis en lumière mais on passe quand même à côté ! Alors que le lecteur a toutes les clés en main, la fin surprend et dépayse... ce qui me donne très envie de relire ce roman pour repérer les indices.
Enfin j'ai été sensible à l'humour du livre : le personnage d'Hercule Poirot m'a fait beaucoup sourire. Le belge haut en couleur, qui donne l'impression de partir dans tout les sens mais dont les petites cellules grises sont toujours en action : j'adore ! J'espère que les autres enquêtes du personnages sont sur le même ton car cela permet d'alléger l'ambiance générale de suspicion entre les personnages.
Aucune déception pour ce second classique d'Agatha Christie que je vous recommande !
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