En tant que fan de l'adaptation en jeu vidéo, je ne pouvais pas passer à côté de la série littéraires d'origine !
Résumé :
"Un best-seller international : David Gemmell Legend Award 2009 du Meilleur roman de Fantasy.
Geralt de Riv est un homme inquiétant, un mutant devenu le parfait assassin grâce à la magie et à un long entraînement. En ces temps obscurs, ogres, goules et vampires pullulent, et les magiciens sont des manipulateurs experts. Contre ces menaces, il faut un tueur à gages à la hauteur, et Geralt est plus qu'un guerrier ou un mage. C'est un sorceleur.
Au cours de ses aventures, il rencontrera une magicienne capricieuse aux charmes vénéneux, un troubadour paillard au grand coeur... et, au terme de sa quête, peut-être réalisera-t-il son dernier voeu : retrouver son humanité perdue.
Andrzej Sapkowski est né en Pologne en 1948. Il a remporté un succès spectaculaire avec le cycle consacré au Sorceleur. Dans son pays, ses ventes dépassent celles de Stephen King et Michael Crichton. Best-seller mondial, traduit en plus de quinze langues dont l’anglais chez le prestigieux éditeur Victor Gollancz, il a vendu près de deux millions d’exemplaires. Les aventures de Geralt de Riv ont été adaptées au cinéma, en série télé, en BD, en jeu de rôle et en jeu vidéo sous le titre The Witcher."
Avis :
Général :
Un vrai coup de cœur pour cette saga, je pense que cette histoire va faire partie de mes série fantasy préférées que je relirais plus d'une fois !
Malgré le "peu" de tomes (comparés à d'autres saga de fantasy comme Tara Duncan ou L'Epée de Vérité ), le monde est extrêmement riche et bien développé que ce soit le contexte politique et social de chacun des pays, les intrigues ou encore les personnages ponctuels ou récurrents que le lecteur rencontre. Les descriptions sont complètes sans pour autant s'étaler sur des pages et des pages. L'auteur va à l'essentiel et ne tient pas la main au lecteur. Il arrive qu'une partie de la description d'un lieu ou d'une créature ne soit faite que partiellement dans un premier temps pour s'étoffer plus tard.
J'ai trouvé très intéressant que malgré la richesse de ce monde, celui-ci n'est qu'une trame de fond à l'histoire : elle est en effet influencée par les évènements qui l'entourent mais, même si les héros sont responsables de certaines intrigues, ils ne sont pas pour autant des acteurs principaux dans la guerre ou la politique du monde. J'ai trouvé cette manière de procéder originale car j'ai plutôt l'habitude que le héros participe activement aux changements de son monde (Richard dans l'Epée de Vérité devient l'un des leaders politiques majeur, Tara Duncan est l'Héritière de l'un des Empires,...).
Un second point très appréciables du Sorceleur est le traitement des personnages. En effet tout au long des différents livres, le lecteur va rencontrer un très grand nombre de personnages différents sans être perdu. Chaque personnage est très bien caractérisé et ceux dont on suit l'aventure deviennent rapidement très attachants. J'aime beaucoup le fait que, comme pour Game Of Thrones, être attaché à un personnage ne suffit pas à le sauver. L'auteur ne fait pas de cadeau à ces protagonistes : ils sont en danger et ils peuvent mourir ce qui crée une véritable tension pour le lecteur !
Enfin la construction de la saga est très intéressante. Chacun des tomes a une construction ou une ambiance qui diffère des autres ce qui empêche la lecture de devenir monotone. Certaines histoires sont racontées sous forme de nouvelles, d'autres sous format plus classique où le lecteur suit les personnages principaux, pour d'autres l'auteur joue avec des mises en abîme multiples... Même le rythme des tomes diffère : les premiers sont plus calmes et ceux sont les scènes d'action qui donnent le tempo aux livres tandis qu'à partir du Baptême du Feu, tout s'accélère et le lecteur fait face à des courses contre la montre et à une tension qui s'accorde avec la montée en puissance de la guerre.
Un style efficace, une histoire passionnante dont chaque tome a été un coup de cœur !
PS : je crois que la série suit à peu près l'histoire du livre, en revanche le jeu vidéo se déroule 5 ans après les évènements du dernier tome ! Les développeurs ont pris quelques libertés concernant certains personnages (qu'on ne devrait pas retrouvé) néanmoins l'esprit du jeu reste fidèle au livre et le premier opus contient énormément de référence à la saga.
Par Tome :
1. Le Dernier Vœu
Note : A+
J'avais déjà un avis très positif sur le livre avant même de l'avoir lu car je suis une très grande fan de l'adaptation en jeu vidéo. J'ai eu de la chance de connaître déjà le monde dans lequel j'allais évoluer car l'auteur ne fait aucun cadeau à son lecteur. Alors que d'habitude le premier tome du saga fantasy débute par une structure qui permet de tenir le lecteur par la main et de lui faire découvrir le monde petit à petit (le personnage principal découvre qu'il a des pouvoirs ou entre dans une nouvelle école par exemple), dans Le Sorceleur on est plongé directement au cœur de l'action. Géralt, le personnage principal maitrise sa mission et son monde parfaitement ce qui peut être très déroutant au début de la lecture. Néanmoins les actions s'enchainent très rapidement que le lecteur n'a le temps d'être perdu que dans les quelques moments de dialogues et les clés principales lui sont données petit à petit. C'est une manière originale et très rafraichissante d'aborder un nouveau monde fantastique.
La structure même du roman est atypique : chaque chapitre correspond à une mission ou une anecdote de Géralt à la manière de nouvelles. Face à ce découpage on ne peut que comprendre le choix d'adaptation en un RPG car on suit un enchainement de quête de la part du personnage principal. Le fil conducteur de ce livre se trouve dans les moments de repos entre chaque chapitre. On sent que l'auteur a construit un univers très complet qu'il ne nous montre que très partiellement dans ce premier tome car finalement l'histoire de Géralt ne se développe que sur la fin du roman.
Le style d'Andrzej Sapkowski accompagne parfaitement le rythme de son œuvre : pas de longues descriptions ou de tournures de phrases ampoulées, l'écriture est directe et fonctionne très bien tout en tenant son lecteur en haleine.
Un premier tome très prometteur!
2. L'épée de la Providence
Note : A
J'ai dévoré ce second tome ! Le lecteur suit toujours le sorceleur Geralt mais dans des aventures plus longues et plus construites que dans le premier romans. Chaque chapitre nous permet d'appréhender des traits de caractères ou des questions du personnage et étoffe son histoire.
Rapidement, on sent qu'il y a un lien entre les différents chapitres : la destinée est notamment plusieurs fois mentionnées mais si on ne connait aucune des adaptations de la saga alors il est difficile de mettre le doigt sur ce lien. Néanmoins le lecteur peut se laisser porter par l'histoire en toute confiance car les éléments importants sont présentés au fur et à mesure.
C'est un second tome où l'histoire prends plus de place sur l'aspect RPG et qui donne envie de continuer !
3. Le Sang des Elfes
Note : A+
Ce troisième tome est un vrai coup de cœur ! Maintenant que le contexte a été bien établi et les personnages principaux identifiés et présentés, on entre complètement dans l'histoire et dans les problématiques de ce monde. Pourtant l'auteur n'en dévoile que très peu : on voit l'histoire évoluée doucement et les enjeux se concrétisent, il y a une véritable tension qui s'installe mais suivant une pente douce et laissant la place aux tomes suivants d'approfondir et de continuer l'histoire.
Le livre est découpé en trois parties : tout d'abord le lecteur suit Géralt à Kaer Morhen avec sa protégée. Dans l'antre des sorceleurs, il va la former non seulement au combat mais aussi à la magie avec l'aide d'une magicienne. Le lecteur découvre ainsi les aptitudes de Ciri et s'attache à elle.
La seconde partie du roman se déroule plus tard : l'auteur alterne entre une série de personnages connus ou nouveaux dont le point commun est la volonté de trouver Ciri. On retrouve une succession de chapitre comme autant de cinématiques dans un jeu vidéo.
Enfin le lecteur découvre l'apprentissage de Ciri auprès de Yennefer et l'évolution de leur relation. On alterne entre rire, agacement et émotion dans cette partie.
Comme toujours la plume d'Andrzej Sapkowski est efficace : le rythme est soutenu et le lecteur, désormais familier avec le monde et les personnages, n'est plus perdu comme dans le premier tome. Intégré à l'histoire, c'est un plaisir de la voir se dessiner au fur et à mesure des romans.
4. Le temps du mépris
Note : A
Comme toujours avec cette saga, je ne suis pas déçue. Entre complots, découverte de nouveaux personnages, combats, retrouvailles et pertes le rythme de ce tome est particulièrement soutenu.
Bien que notre attention se focalise sur Yennefer, Geralt et Ciri, on sent en toile de fond que la guerre avec Nilfgaard est de plus en plus présente et que le contexte géopolitique de ce monde a un impact sur les trois personnages.
5. Le Baptême du Feu
Note : A+
C'est encore un coup de cœur que ce tome ! Géralt est partiellement rétabli de ses blessures et décide de partir à la recherche de Ciri aux côtés de Jaskier et de nouveaux compagnons que le lecteur apprends à connaitre. Le style est légèrement différent que pour les autres tomes car le lecteur se retrouve embarqué dans une aventure à part entière avec un but précis tandis que précédemment on avait l'impression de suivre la vie des personnages sans déceler un but précis.
C'est un changement démontre la qualité de l'écriture de l'auteur et se prête très bien à l'histoire. En effet au fut et à mesure que Géralt et ses compagnons avancent, le lecteur découvre avec eux les horreurs de la guerre entre l'Empire de Nilfgaard et les Royaumes du Nord ainsi que les conséquences des actes qui ont lieu dans les tomes précédents.
Evidemment le lecteur suit aussi en parallèle la vie Ciri et découvre ce qui est arrivée à Yennefer après la bataille à laquelle elle a participé...
6. La Tour de L'hirondelle
Note : A
Je suis impressionnée comme aucun tome de cette saga ne se ressemble ! Bien que l'on continue à suivre chaque groupe de personnages dans une construction parallèle, l'auteur brouille nos repères temporels. Notre point d'ancrage au présent est la rencontre entre Ciri et un vieil ermite à qui elle va raconter son histoire, on comprends assez vite qu'un certain temps s'est écoulé entre cet évènement et la fin du tome 5 sans pour autant pouvoir le quantifier. Chaque chapitre se situe dans ce laps de temps et revient sur les évènements qui ont conduit Ciri à cette rencontre.
Le rythme très soutenu donne une impression de course contre la montre pour les différents personnages ainsi chacune des intrigues secondaires progresse et converge vers une conclusion très attendue.
7. La Dame du Lac
Note : A+
Il s'agit du dernier tome de la saga, ce que j'ignorais lorsque je l'ai lu. La fin a donc été d'autant plus rude car je ne voulais pas que cette histoire se finisse si vite !
Comme toujours la construction du récit diffère des tomes précédents : bien que l'on retrouve des flashback des évènements qui nous sont contés comme dans La Tour de L'hirondelle, il y a dans ce livre une véritable mise en abime avec différentes strates temporelles différentes. Dans un premier temps, le lecteur n'est pas dépaysé car l'on retrouve Ciri qui raconte à un nouveau compagnon de route les évènements qui viennent de se dérouler. Mais l'auteur va plus loin on nous faisant rencontrer Nimue et sa discipline , deux magiciennes historiennes qui, des siècles plus tard, tentent de déceler la vérité historique de l'histoire de Géralt, Yennefer et Ciri à partir des différentes versions de la légende qui leur sont parvenues. De plus chaque chapitre se termine par des extraits des écrits sur cette légende ce qui renforce la mise en abime. Le lecteur devient ainsi spectateur du présent et de la "réalité" historique de cette histoire mais aussi un chercheur dans le futur qui se documente sur le sujet. C'est une construction que j'apprécie beaucoup et qui m'a fait pensé à l'épilogue de La Servante Ecarlate que j'avais particulièrement aimé.
Pour ce qui est de l'histoire : comme il s'agit du dernier tomes, beaucoup d'intrigues sont résolus dans ce livre. Tout d'abord la guerre entre Nilfgaard et les Royaumes du Nord prends fin ce qui clôt la trame de fond de l'histoire. Le lecteur assiste alors à une grande bataille qui s'étends sur plusieurs chapitres et qui est raconté du point de vue de plusieurs personnages des deux camps y compris un groupe de médecins qui ne se battent pas mais doivent gérer la multitude de blessés. On est ainsi mieux immergé dans tout les aspects de cette bataille finale que si l'auteur s'était contenté de nous faire suivre un ou deux héros. Après cet engagement sur plusieurs chapitres, j'ai trouvé frustrant le dénouement de la guerre. En effet, après cette bataille décisive, les négociations pour la paix sont extrêmement rapides et je suis mitigée. D'un côté je pense que cela rend ce monde plus réaliste mais de l'autre, on suit ce conflit durant plusieurs tomes et une résolution si rapide m'a laissée sur ma faim: j'avais envie d'avoir plus d'informations sur les négociations et la suite des évènements.
En parallèle, le lecteur assiste à la fin de l'histoire entre les trois personnages principaux et j'ai adoré cet arc narratif ! Le récit est riche en rebondissements mais malgré la tension très présente dans ce livre, le lecteur continue à apprendre sur l'histoire de ce monde et sur les personnages. De nombreuses questions restées en suspens trouvent une réponse satisfaisante. La fin en elle-même de l'histoire m'a beaucoup désappointée car elle n'appelle à aucune suite ce dont je ne m'attendais pas. Pourtant elle reste satisfaisante puisque l'auteur réussit à clore son récit tout en ouvrant aux lecteurs différentes perspectives sur de nombreux aspects. Ainsi l'arc de Géralt est terminé mais le monde continue d'avancer.
Un nouveau coup de cœur pour clore l'une des saga que j'ai préféré!
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